samedi 31 octobre 2020

La Misère

La misère
 

 
Où allez-vous, Monsieur,
dans cet accoutrement ?
vous êtes trop vieux
pour de tels vêtements.
Je vais chez  Germaine,
son homme est parti,
 voir s’il lui reste
quelques habits ?
Hélas, mon ami,
il n’avait que sa blouse,
elle est partie avec lui.

Allez voir le curé,
il vous dira surement,
où vous pouvez trouver
un vieux vêtement.

Je ne vous vois jamais
à la messe,
vous osez me demander,
venez à confesse
et je vous dirai.

Je préfère garder,
mes vieux vêtements,
plutôt que raconter
mes égarements.

Il est retourné chez lui,
avec ses drôles habits,
il n’a retrouvé
que la misère autour de lui.
 
 

 

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jeudi 29 octobre 2020

GIONO

Giono
 
 

 
J’ai sorti ce vieux livre,
je passe mes soirées avec lui,
il me raconte, avec son écriture,
les moments de sa vie.
IL trouve les mots justes,
avec son langage à lui,
il me parle de Beaumugne,
ce mystérieux Pays.
Caché dans les collines,
entouré de parfums,
ce village paisible
où vivent tous les siens.
Il a délivré Angèle,
pour aider un ami,
elle était prisonnière,
avec son petit.
Ils sont  partis dans la nuit,
lui connaissait le chemin,
il voulait mettre à l’abri,
Angèle et son bambin.
Ils fuyaient le papé,
armé de son fusil,
il voulait les tuer,
ils avaient volé sa fille.

Si vous voulez connaitre
cet écrivain des collines
qui parle avec ses mots
il s’appelle  Jean Giono.

Si il était encore en vie

j'irai le chercher,
j'en ferai mon ami.


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mercredi 28 octobre 2020

VOUS AUSSI

Vous aussi
 
 

 
 
 
Vous, mes amis
qui aimez me lire,
écrivez aussi
quelques lignes.
 
Relisez, corrigez,
écrivez encore,
recommencez.
 
Sans l'attendre,
elle va arriver,
deux mots tendres
se sont mariés.
 
Ils ont trouvé la rime,
ils sont très jolis
et ils vous invitent
a écrire une poésie.
 
Vous voyez
comme c'est facile,
il suffit d'aimer
et de l'écrire.
 
Juste un petit conseil,
il faut rêver un peu
et l'essentiel:
 
être heureux.
 
 
 

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lundi 26 octobre 2020

Trop Belle

Trop belle
 

 
Pourquoi te caches-tu,
toi qui est si belle,
tout le monde t'admire,
tu le sais bien !
Mon père me surveille
du matin au soir,
car il dit que:
je suis trop belle a voir.
Nul ne doit m'approcher,
me caresser, m'embrasser,
je dois rester sage,
jusqu'à mon mariage.
Mon père connait
mon futur mari,
ils ont tout arrangé,
depuis longtemps,
je dois me marier et
avoir plein d'enfants.

Pourquoi pleures-tu,
toi qui est si belle ?
J'aime un garçon
dans votre pays,
il est beau
et il m'aime aussi,
mais il nous faudra
partir
et vivre loin d'ici.

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vendredi 23 octobre 2020

IL M’EN RESTE

 

 

 

 

IL M’EN RESTE
 
Je veux parler de mes souvenirs,
ceux que je voudrais écrire,
ceux que j’ai gardés depuis
longtemps,
un voici un maintenant :
Imaginez, un vieux grand-père,
dans son costume de velours,
sa casquette noire
avec sa sueur autour.
Il sentait la Corse,
celle du maquis,
son odeur est encore ici.
 
 
Ici c’est cette photo, accrochée
devant mes yeux,
je peux lui parler,
il semble me répondre,
ma grand-mère à coté,
semble me regarder.

Je remonte en arrière,
je suis avec eux,
dans leur vieille chaumière
devant le feu.
 
 
J’écoute les histoires,
les histoires inventées,
celles qui duraient longtemps
et ne finissaient jamais,
car je m’endormais.
Mon grand-père, lui
avait toujours à faire :
aiguiser son couteau,
alimentait le feu,
je n’avais pas d’appareil,
pour prendre une photo,
mais cette image est dans
ma tête plus belle
et plus claire
qu’un joli tableau.

Pour comprendre mon récit,
fermez les yeux
pour arriver jusque à eux.

lundi 19 octobre 2020

SI MON GRAND-PÈRE

SI MON GRAND-PÈRE
 

Ah, si mon rand-père
avait su écrire,
comme moi, maintenant,
qui écrit pour mes enfants;
il aurait raconté, a sa manière:
la vie qui, lui, menait avant.
J'ai eu le privilège
de l'écouter un jour,
lorsque j'avais dix ans,
il me racontait en langue
corse, que je comprenais:
leur vie d'avant.

Certains détails
me semblaient impossibles,
mais, voyant leur intérieur,
sans aucun confort,
j'écoutais mieux encore.

Il me semblais voir
les images du moyen-âge,
celles qu'on me montraient
à l'école:
eux les vivaient encore.

Je suis retourné au village,
il n'y a pas longtemps,
je n'ai vu aucune trace
de leur vie d'avant:

Plus de fours,
où ils cuisaient leur pain,
plus de curé à l'église,
plus d'ânes, plus de cochons
plus de vie,
autours de leur vieille
maison.

Orso

 

vendredi 16 octobre 2020

 

 

 

LE VIEUX POÈTE
 
 
 
 
 
 
On le voyait souvent,
dans ce jardin,
toujours sur le même banc,
il arrivait le soir,
tout vêtu de noir.
 
Nul ne le remarque,
malgré ses vêtements,
qui brillent dans l'ombre,
il est là, il attend.
 
On dirait une sentinelle
qui espère un retour,
car il ne pense qu'à celle
qu'il a aimé un jour.
 
C'était il y a longtemps,
mais il se rappelle,
tous les bons moments
vécus avec elle.
 
Tous ses poèmes
étaient pour elle,
il y pense toujours,
 
car c'était sur ce banc
qu'était né leur amour.
 
Orso le 11 septembre 2013


LES RÊVES

LES RÊVES
 

Un jour, j’ai demandé à un enfant

est-ce que tu rêves ?
 
 
Je rêve tout le temps,
mais t’as plus rien
quand tu te réveilles.

Il avait résumé
par cette réponse,
la définition de ce mot.

Combien de songes
de mon enfance,
car je rêvais aussi
sont restés au fond
de mon lit.

Vous avez remarqué
que certains écrits
sont encore des rêves,
car sans eux
plus de poésies.
 
 

 

lundi 12 octobre 2020

O ciucciarella

O ciucciarella

 

BERCEUSE
 
HOMMAGE A MA MERE
 
 
Lorsque, avec mes amis,
avec mes parents,
nous évoquons, réunis,
l'ancien temps,
certains moments
sont partis,
Je ne me souviens plus,
de cette noce
où de cet enterrement,
mais ce qui reste
toujours gravé dans

ma mémoire,
c'est l'air d'une chanson
que ma mère
me chantait le soir,
je peux même vous dire
son nom:
O ciucciarella.

 

 

Comment oublier cette voix,
ces paroles,
même s'il y a longtemps,
ceux qui , comme moi,
se souviennent, ce qui disait
la chanson,
c'est l'histoire, d'une mère,
d'un père
et d'un petit garçon.

Orso le 20 mars 2013

 

Dialogue d'enfants

 DIALOGUES D'ENFANTS
 
 
 
 
On m’a dit que ton grand-père,
  était poète !
le mien, il est Italien.
Mais non, poète c’est celui
qui écrit avec des vers.

Mais, les vers c’est pour aller
à la pêche.
Tu es fou, les vers de mon
grand-père,
c’est pour écrire des poèmes.

Comment on peut écrire
avec des vers ?
tu me prends pour un fou ?
tu me fais rire.
Tu ne comprends rien,
demandes à ton grand-père,
si on peut écrire avec
les vers à lui ?

 Mon grand-père
m’a répondu :
mes vers,
ne savent pas écrire,
il m’a dit que :

tu n'avais qu'a chercher
 les tiens.

Histoire inventée
Orso

 

SA LETTRE

 

 

 


C’est la première fois
que la Nature m’écrit,
c’est la première fois
qu’Elle me remercie.

Je suis un vieux bonhomme,
j’allais chez Elle souvent,
je sentais ses arômes
diffusés par le vent.
J’écoutais son silence,
je lui parlais parfois,
Elle semblait m’attendre,
Elle écoutait ma voix.

Je sais, maintenant
qu’Elle me regardait,
du haut de ses arbres,
je sais qu’Elle m’écoutait
lorsque je lui parlais.
 Elle surveillait ma solitude,
 me suivait, me conseillait,
Elle était là, comme d’habitude
lorsque une larme coulait.
Je sais tout ça, maintenant,
car Elle vient de m’écrire,
pour me dire comment
Elle m’aimait, sans rien dire.

Ne dites à personne,
ce que je viens d’écrire,
je suis un vieux bonhomme,
qui voulait, simplement
 vous faire un peu sourire.,

samedi 10 octobre 2020

LES ANCIENS DU VILLAGE

LES  ANCIENS  DU VILLAGE

 


                                                                  J’ai eu la chance pendant plusieurs années
                                                                   de côtoyer les anciens du village
Tous les après- midis, après la sieste, pendant l’été, ils arrivaient les uns après les autres, chacun avait son heure, ils s’installaient sur le même banc, toujours à la même place, Henri arrivait le premier et, sans parler, venait s’asseoir près de moi, le bonjour n’était pas nécessaire


Ensuite arrivait Hubert, il posait son vélo contre l'arbre et prenait sa place près de nous, le banc n’était pas très grand mais il restait une place pour Henri Giraud  le forgeron,
Il  arrivait toujours à 15 heures en regardant l’horloge du château et prenait la dernière place. On savait qu’il ne restait pas longtemps car il avait beaucoup de travail à sa forge, il aimait taper une fois sur le fer et trois fois sur l’enclume, c’était sa façon de travailler
Ainsi j‘ai pu recueillir certaines histoires de vie dans le village.
Chacun racontait à sa façon les différents moments de son existence, surtout le travail qu‘il fallait abattre pour survivre des récoltes qui n‘étaient pas toujours prospères, ce n’était pas comme aujourd’hui, il n’y avait pas de subventions.
Un jour, après le départ du forgeron, Emilien prit sa place et c’est à ce moment que l’on vit passer le docteur qui allait faire sa visite à Elise.
- Tè, vé le docteur, il se croit tout savoir, moi je ne  l‘appelle plus depuis qu’il m’a dit que j’avais un « urcère « .Après m’avoir regardé dans tous les sens, je lui dis que mon estomac me faisait mal après les repas à tel point que je ne pouvais plus faire la sieste:
Alors il m’a dit: monsieur Autran il faut vous opérer
- Quoi !m’opérer, écoutez docteur, je ne me ferai jamais opérer.
- Combien je vous dois?
Puis il est parti, il n’avait pas l’air content.
- Il ne m’a jamais demandé ce que je mangeais, ni ce que je buvais, moi je savais pourquoi j’avais mal à l’estomac: c’était le vin de la coopérative qui me brûlait le ventre, alors j’ai arrêté d’en boire et depuis j’ai plus mal, hé voilà !
Lorsque je me trouvais avec Henri, avant que les autres arrivent je lui posais des questions sur leur âge respectif
- Dis Henri, quel âge a Hubert?
- Hubert, il est de 12.
- Et  le forgeron?
- Ho, Henri, il est jeune, il est de 16.
- Et Marceau ?
- Marceau et Elie sont partis ensemble au conseil de révision ils sont de 11.
- Et toi, quel as-tu?
- Moi, j’ai 6 mois de moins qu’Hubert.
Il ne me restait plus qu’à faire les calculs pour connaître leurs âges.
Quelquefois, le dimanche, nous regardions les jeunes jouer à la paume contre le mur de l’église, ils jouaient comme ils savaient, comme ils pouvaient.
Alors Henri me dit:
Nous on travaillait du matin au soir et entre midi et une heure, après avoir mangé un bout de pain avec ce que nous avions et bu un bon coup de vin, on attaquait  la partie, mais nous avec une balle que l’on confectionnait avec une vieille chaussette entourée d’élastiques, pas comme eux avec de belles balles de tennis, il fallait voir les parties qu’on faisait, ensuite on retournait travailler.



Il me disait aussi que dans le temps, avant la guerre de 45, tous les jardins étaient entretenus, l’eau de la fontaine remplissait le pesquier, ce grand bassin derrière le lavoir, chacun  avait ses deux heures pour arroser, on ouvrait les vannes et l’eau coulait dans les rigoles.
Il y avait un cahier, tenu par le garde, qui faisait respecter les horaires de chacun, tu comprends dans ces jardins il y avait de tout, pommes de terre, tomates, oignons, poireaux, et même des fleurs pour le cimetière, il fallait faire des réserves pour l’hiver.




Emilien me racontait  qu’avant la guerre, sa femme lui demandait:
- Va me tuer un lapin pour demain, mais pas trop gros on est que quatre.
J’allais derrière le cimetière, de bonne  heure et je tirais celui que je voulais.
Aujourd’hui, avec ces étrangers qui arrivent avec leurs grosses voitures et des fusils terribles, ils les ont fait partir ou même mourir avec cette maladie qui les fait gonfler.
Des perdreaux il y en avait beaucoup mais c’était difficile de les tuer. On tuait les sangliers qui venaient jusqu’au village pour ravager les cultures, on ne pouvait pas en tuer trop car on ne pouvait pas les conserver comme aujourd’hui.
C’était le bon temps, on travaillait beaucoup mais la vie était belle, lorsqu’il y avait une fête, il fallait nous voir danser, ce n’était pas comme maintenant, ils ne se touchent même pas.
Je buvais ces paroles, j’aurais voulu qu’ils continuent à me parler de ce temps qui ne reviendra plus jamais.
Un jour, en me promenant, je passais devant la remise d’Henri, il était à son établi et façonnait un manche pour sa bêche.
- Tu vois la forme de ce manche, c’est du noisetier, la courbe est naturelle et « on fatigue moins. »
Au mur étaient suspendus des faux, des faucilles, des ustensiles, tous 
rouillés.
- Qu’est-ce que tu vas faire avec ces vieux outils ?
- Laisses- les ou ils sont, peut-être qu’ils serviront un jour, regarde cette faux lis ce qu’il y a marqué sur la lame « Aillaud Casimir », c’est mon grand- père. A l’époque on marquait le nom du propriétaire .Je ne te parles pas d’ hier!
 
 

 
Cette faux, elle en a fauché du blé!
Ils sont venus me voir, c’étaient des brocanteurs de Marseille, ils m’en offraient un bon prix, mais pour moi, ils n’avaient pas assez de sous pour me payer. La valeur sentimentale n’a pas de prix.
Pendant qu’il continuait à travailler, je regardais ces outils pendus entourés de toiles d’araignées qui semblaient être là pour mieux les conserver.
Si j’écris ce récit aujourd’hui, c’est en souvenir de ces personnages qui sont partis les uns après les autres. Chaque fois que l’un partait, son épouse ne tardait pas à le rejoindre.
Le village a perdu ces mémoires, son âme, sa joie de vivre. Les jardins sont abandonnés, les nouvelles maisons ont pris la place des vignes, des oliviers.
Le village a changé de figure, comme disait Emilien.
Je ne voudrais pas terminer sans vous parler d’Elise Gilan qui a aujourd’hui 107 ans.
Lorsqu’il faisait beau, elle s’installait devant sa porte et regardait les gens qui quelquefois venaient parler avec elle.
Je me suis arrêté plusieurs fois et nous étions devenus de vrais amis.
Elle me parlait souvent de sa petite auberge sur la place.
Ce n’était pas vraiment une auberge mais une maison qui accueillait les voyageurs de commerce qui se déplaçaient en cabriolet.
Elle m’avoua avoir gagné un peu de « sous. »
Lorsque j’ai quitté le village, ma dernière visite a été pour Elise qui semblait m’attendre devant sa porte, elle n’y voyait pas beaucoup mais elle me reconnaissait. Je lui dis:
- Elise, je m’en vais à la ville, je pars demain.
- Ho pourquoi vous partez ? elle me prit mes mains dans les siennes et nous avons pleuré ensemble.
Je téléphonais souvent chez son petit fils qui s’occupait bien d’elle, elle était très bien entourée et très bien soignée.
Puis j‘ai appris par une voisine, car son téléphone ne répondait plus, qu‘elle était dans la maison de retraite de Barjols ou je téléphonais aussitôt.
On me répondit que je ne pourrais la joindre qu‘au moment des repas, plusieurs personnes ont essayés de lui faire comprendre que c’était l’ancien maire qui voulait lui parler, hélas sans résultat.
Mon seul désir était d’aller la voir et lui serrer les mains très fort.

Toulon le 10 juillet 2004.

Le mardi 20 juillet, je suis allé la voir dans sa belle maison de retraite.
L’infirmière nous a placés un peu à l’écart pour ne pas être dérangés.

Elle m’a regardé sans me voir,
Elle m’a écouté sans entendre,
Ses yeux cherchaient à comprendre,
Qui près d’elle venait s’asseoir.



Adieu Elise.
Le 25 juillet 2004
Elise est morte le 29 juillet 2004
 
 
 

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