mardi 17 avril 2018

LE FIGUIER DE LA PLAINE


Le figuier de la plaine

C'était en 1942, nous étions partis au village, ma mère, mon frère Félix et moi pour passer quelques jours auprès de mes grands-parents.
Mon grand-père allait régulièrement voir ses vaches qui vivaient en liberté dans le maquis près de la rivière. Lorsque nous étions là il nous  amenait avec lui.
C'était le tour de Félix pour l'accompagner ce jour- là, En cherchant les bêtes, ils arrivèrent sur une parcelle de terrain abandonné et mon grand-père lui dit: tu vois, Félix, ce terrain appartient à ton père, ces deux figuiers ont bien résistés, même sans entretien, ces figues sont encore biens bonnes et ils  en ont mangé quelques-unes.
Deux jours plus tard Félix demanda à mon grand-père si nous pouvions aller encore cueillir des figues sur notre figuier de la plaine. Félix avait 14 ans et moi 16, nous paraissions plus jeunes à cause des restrictions de la guerre que nous avions subit à Toulon. Il répondit qu'il voulait bien mais, ne connaissant pas les sentiers comme lui, nous devions descendre par la route.
Le lendemain nous avons demandé à notre voisin de nous prêter son âne pour nous transporter éventuellement et nous voilà partis en ayant emporté un petit casse-croute. Bien sûr, la route pour arriver était longue, mais nous étions tellement heureux de pouvoir partir seuls vers nos figuiers.
Félix retrouva facilement ce fameux terrain et nous avons rempli notre petit panier avec les plus belles figues.
Au moment de repartir, après avoir mangé notre petit repas, une averse de pluie nous trempa jusqu'aux os, les figues étaient noyées. L'âne attendait notre départ. Avec courage nous avons pris le chemin du retour, un peu inquiets quand même.
IL y avait une maison sur le bord de la route avec la cheminée qui fumait, on se dit: on va demander si nous pouvons nous sécher. Il y avait deux messieurs dans une grande pièce, près d'une drôle de machine (nous avons appris plus tard que c'était un alambic) et on a reconnu notre voisin du village, il se prénommait Jean Vitus ( quel drôle de prénom),ils paraissaient bien joyeux car ils goûtaient souvent le liquide qui coulait de cette fameuse machine. Notre voisin, nous ayant reconnus, nous installa près du feu, nous demanda de nous déshabiller pour sécher nos vêtements.
Il versa un peu de ce liquide dans un verre: buvez ça pour vous réchauffer, nous avons  recraché aussitôt, c'était de l'eau de vie très forte. Nos deux compères s'éclataient de rire en voyant nos grimaces.
Après avoir séchés nos vêtements, nous avons retrouvé l'âne qui attendait devant la porte et sommes remontés au village avec nos figues molles et trempées.
Nos grands-parents nous attendaient avec impatience car ils étaient inquiets de nous savoir sous la pluie. Nous avons dus raconter en détail notre expédition.

( Félix a voulu rester au village car il avait tellement souffert des restrictions à Toulon !!!!. Il est revenu en 1946 plus maigre qu'a son départ de Toulon en 1942)

Ecrit le 6 octobre 2012

lundi 9 avril 2018

ZABETTE

Zabette

Viens prés de moi, Zabette,
ma mère, la Reine est partie,
viens me dire ma chère :
que fais-tu dans ta vie ?


Regarde, mes belles toilettes,
toutes ces belles poupées
et  les courbettes
de mes vieux valets.
Raconte-moi ta vie,
lorsque tu me quittes,
que fais-tu, ma mie :
explique-moi vite,
ma mère est partie.

Nous habitons dans
une vieille chaumière,
qui appartient au Roi,
ma mère, déjà vieille
file du matin au soir.
Je l’aide comme je peux,
notre vie est simple
et avec mon père,
 nous sommes heureux.



Connais-tu un garçon
qui t’aime,
vous-voyez-vous souvent,
dis-moi, chère Zabette,
car on m’a promise
à Rolland.
C’est un prince Autrichien,
que je n’ai jamais vu,
je n’ai rien à dire,
tout est prévu.

Si tu savais, Zabette,
combien je t’envie.

Orso






jeudi 5 avril 2018

HO, SOLEIL

HO, SOLEIL
Qui regardes la Terre,
Toi qui surveilles tout,
 de là-haut,
sais-tu qu’Elle est ronde
et que  tu n’éclaires
qu’un morceau.

Tu laisses à la Lune,
ta vieille compagne,
celle que tu n’as jamais
rencontré,
de jeter sa lueur blafarde,
de l’autre côté.

Cela fait deux mondes,
complètement différents,
il y a ceux qui travaillent,
les autres récupèrent
en dormant.

Si tu prêtes l’oreille,
tu peux les entendre
ronfler,
ils se reposent
de leur dure journée.

Moi, assis sur ce banc,
à l’ombre de ta douce chaleur,
je rêve et j’écris souvent,
je distribue du bonheur.


Orso



mercredi 4 avril 2018

NE PARTEZ PAS

NE PARTEZ PAS

Restez encore un peu,
je voudrais profiter
de la chaleur du feu
et vous raconter
un souvenir très vieux.

C’était, il y a longtemps,
toi, Germain, tu n’étais pas né,
toi, Pierre, toi Laurent,
vous avez oublié.

Ce soir, je voudrais
soulager ma mémoire,
de ces moments particuliers,
pour  tout  vous avouer.

Ce n’était pas un crime,
ni une méchante idée,
Ce soir, je dois te dire :
Honorine, combien je
t’aimais.

Tes yeux ne regardaient
que mon frère André,
parti le mois dernier,
ce soir, j’ai voulu avouer.

Je te vois sourire,
tu dois te rappeler,
je t’aimais sans rien dire,
mais je te regardais.

ORSO

lundi 2 avril 2018

NOUS LES VIEUX

NOUS LES VIEUX

Nous avons perdu plein de
choses en route,
nos cheveux, notre écoute,
nos belles dents,
mais nous avons gagné
une fortune,
nous avons le temps.

Certains s’en servent,
en bricolant, en lisant,
d’autres espèrent
sans rien faire,
vivre longtemps.
Je voudrais leurs dire,
s’ils veulent bien m’écouter,
que ce temps si riche,
il faut l’occuper.
Il y a mille manières
de s’en servir,
j’ai choisi la mienne :
c’est d’écrire.
Il faut aller parfois
dans la nature,
vous la trouvez partout,
admirez cet espace
et son parfum si doux.

N’oubliez pas votre plume,
vous allez noter 
et remplir les pages
de votre petit cahier.

C’est un peu mon histoire
que je viens d’écrire,
c’était il y a longtemps,
mon premier poème
s’appelle : Printemps.

ORSO