mardi 31 janvier 2017

LA MAZURKA

LA   MAZURKA

                  

C’était avant la guerre, celle de 40, c’était la fête dans les quartiers.
Celle du Pont de Bois était la plus belle, il y avait des stands, des loteries à roulette, où on pouvait gagner plein de lots.
Ma mère allait souvent tenter sa chance, elle gagnait parfois de petits lots, mais aussi des kilos de sucre qu’elle entassait dans son placard.
Il y avait des concours de boules, des courses pour enfants, la musique attirait tous les clients.
Mais, c’était le soir que la fête s’animait, avec tous ces couples qui dansaient.
Arrivait enfin le moment de bonheur, pour ma mère,
elle allait s’inscrire pour le concours de la mazurka à l’ancienne.
Ce moment attendu par les spectateurs qui applaudissaient les candidats.
Lorsque la danse commençait avec des applaudissements, ma mère entrait sur la piste au bras de son mari.
Cette femme qui pesait 80 kilos, dans les bras de mon père était légère comme un oiseau.
Il fallait voir ces jeux de jambes de cette mazurka, surtout les jambes de mon père.
Sous les cris de joie des spectateurs ils gagnaient chaque fois le premier prix.

Ils me racontaient qu’au village, ils dansaient souvent, des valses, des polkas et des mazurkas.
Surement qu’aujourd’hui, ces danses oubliées, ne sont là que pour faire rêver.
                          
                                    Orso en souvenir de ma mère.

mardi 24 janvier 2017

MES 90 ANS

MES 90 ANS

Je viens de quitter mes 90 ans,
ils étaient lourds à porter,
car il y avait dedans :
mes souvenirs, mes regrets.

Ils ne sont pas partis loin,
j’avais gardé une place,
ils sont dans un coin
de ma vieille carcasse.

J’ai, pendant tout ce temps,
écrit  plein de poèmes,
où je parle du printemps
et de mes bons moments.

Mon oreille est partie,
je marche lentement,
mais je vous écrit
tout le temps.

Si, un jour,
vous avez le temps,
dans votre vie moderne,
arrêtez -vous un instant,
et lisez quelques poèmes.

Vous allez découvrir,
de très belles histoires,
mes aveux, mes désirs
et mes escapades.

Vous allez partir avec moi,
découvrir la nature,
son silence et parfois :
un ruisseau qui murmure.

Je voulais jeter mes 90 ans,
mais je vais les garder,
avec ce qu’il y a dedans.

ORSO  20  AOUT 2016

mardi 17 janvier 2017

JE ME SOUVIENS ENCORE

JE ME SOUVIENS ENCORE

Du temps, il n’y a pas
si longtemps,
il y avait des DROGUERIES
qui ne vendait pas
de la drogue,
on pouvait y trouver
plein de choses.

Les EPICERIES, ne vendaient pas
que des épices,
il y avait aussi des anchois
venant des Tropiques,
des gros morceaux de savon
de Marseille qui séchaient
et des bocaux de bonbons.

Le CHARBONNIER qui livrait
du charbon à domicile,
Le VITRIER qui remplaçait
vos carreaux cassés.

La MATELASSIERE qui
dans la journée,
vous rendait votre matelas
complètement refait.

La BOHEMIENNE  qui vous
lisait l’avenir,
il fallait faire attention
à son joli sourire.
Le TONDEUR de chien,

Le CHANTEUR DES RUES,
Le DRESSEUR d’ours.

et je ne me souviens plus……

Orso le 16 janvier 2017


dimanche 15 janvier 2017

CE VIEIL HOMME

CE  VIEIL HOMME

Ne bousculez pas ce vieil homme,
laissez-le marcher à son pas,
avec sa canne, il se promène,
il est âgé, mais se tient droit.

IL a connu plein de misères,
il est même mort une fois,
mais il a 3 infirmières,
qui ne le quittent pas.

Il atteint ce grand âge,
il a vécu longtemps,
il a écrit plein de pages,
il a quatre-vingt-dix ans.

Il vous laisse en héritage :
ses poèmes, ses souvenirs,
il a raconté ses histoires,
il vous a même fait rire.

Il vous a parlé de la Nature,
chez qui il a vécu 20 ans,
il avait des choses à dire,
sur les couleurs de l’automne
et celles du printemps.

La poésie était sa compagne,
elle ne le quittait jamais,
ils avaient l'air de s’entendre,
ils avaient l’air de s’aimer.

Ne bousculez pas ce vieil homme,
laissez  le vivre à son pas.

ORSO LE 15 JANVIER 2017

jeudi 12 janvier 2017

MA TENDRE AMIE

Ma tendre Amie

J’ai écrit plein de poèmes
pour lui rendre hommage,
j’ai rempli, pour Elle
plus de mille pages.

Cela n’a pas suffit
pour tout vous dire,
Elle était mon Amie,
Elle était mon sourire.

Je n’irai plus la voir,
même si Elle m’attend,
je suis un vieil homme
de quatre-vingt-dix ans.

On correspond avec des
poèmes,
Elle m’a écrit, un jour,
Elle avait réuni
ses amis, tout autour.

Elle venait près de moi,
lorsque j’avais le cœur triste,
Elle me consolait chaque fois,
me faisait même rire.

Nul ne peut comprendre,
nul ne pourra me juger,
Elle était ma compagne,
pendant toutes ces années.

Si, un jour,
 vous La rencontrez,
lorsque, en promenant,
vous suivez ce sentier,
Elle est la qui attend,
toute parfumée.


ORSO LE 12 JANVIER 2017



mercredi 4 janvier 2017

UN MERVEILLEUX NOEL

UN MERVEILLEUX NOEL

Cela se passe en 1940.
C’est le 24 décembre.
Nous sommes une famille de huit enfants, réunis avec nos parents, autour de la cuisinière, notre seul moyen de chauffage pour notre grande maison.
Nous avions terminé le repas du soir et mes parents préparaient les cadeaux de Noel pour chacun de nous.
C’était un joli sac en papier, dans lequel ils mettaient des mandarines, des dattes, des noix et quelques bonbons en papillotes.
Mon père voulait absolument que nos chaussures soient cirées, pour recevoir notre cadeau.
Mon petit frère Marcel avait 5 ans et dormait dans la chambre de mes parents, mes deux frères Jean et Dominique qui avaient 17 et 19 ans, demandèrent à mon père : et pour Marcel, il faudrait lui faire un cadeau, il y croie  encore…
Mon père répondit : il fallait y penser avant…
Il est fou quand il voie une bicyclette, si vous voulez, avec Jean, on va réveiller le marchand du Pont du Las, il habite au-dessus de son magasin.
Combien ça coûte ?
Avec 100 francs on pourrait lui faire ce cadeau.
Mon père a regardé ma mère, avec un petit sourire.
Elle s’est levée, elle est partie dans sa chambre, où elle gardait l’argent dans un vieux portefeuille,  qu’elle cachait sous son matelas.
Allez, couvrez-vous bien, on vous attend.

Ils sont revenus à minuit, avec un grand carton, dans lequel  il y avait une bicyclette d’enfant, rouge qui brillait à la lumière.
Elle valait plus cher, mais il nous a fait un prix, lorsqu'on lui a raconté...
Ce cadeau était aussi un peu le nôtre et nous l’avons placé un peu à part près de la cuisinière ou ses chaussures brillaient.

Toute la famille s’est levée tôt pour assister au réveil de Marcel.
Il s’est précipité où il avait posé ses chaussures et en voyant son cadeau, il nous a tous regardé, avec les larmes aux yeux : c’est pour moi ?
Ma mère lui a répondu : c’est Papa Noël !!!
Toute la famille pleurait.

J’ai 90 ans et j’ai voulu écrire cette belle histoire, en voyant les enfants d'aujourd'hui qui, pour certains, reçoivent trop de cadeaux.

Paul le 26 décembre 2016



mardi 3 janvier 2017

NOTRE PRESIDENT

NOTRE PRESIDENT

Il va bientôt quitter,
le Palais
qu’il occupait depuis
bientôt 5 ans,
avec tout ce qu’il y avait
dedans.
Il avait même invité
une copine, pendant
presque trois  ans,
qui a mangé, qui a voyagé,
sans rien payer.
Il avait  une résidence
secondaire
 et un château,
au bord de la mer.
Il avait  à sa disposition
un personnel stylé,
et une Garde Montée.

Qui fera l’état des lieux,
de ces appartements,
pour y mettre
un nouveau Présidant ?

Qui payera les dégâts ?
Lui ne payera rien
lorsqu’Il partira…….

ORSO LE 3 JANVIER 2017

dimanche 1 janvier 2017

LES ODEURS

Les odeurs, les parfums,
les arômes,
je les garde en souvenirs,
ils sont là dans ma tête,
pour ne plus repartir.
L’odeur du pain, sortant
du four,
celui de ma grand-mère,
il est là, pour toujours,
je me rappelle….

Le parfum du maquis
qui se repend dans l’air
qui s’envole de
tous ces buissons verts.


Les arômes de cette soupe,
cuite lentement,
ceux  de ce fromage
qui attend…..

J’ai quatre-vingt-dix ans,
ces odeurs sont toujours là,
et tout ce temps,
ne les effacera pas.

ORSO LE 21 DECEMBRE 2016