LA MAZURKA
C’était avant la
guerre, celle de 40, c’était la fête dans les quartiers.
Celle du Pont de Bois était la plus belle, il y avait
des stands, des loteries à roulette, où on pouvait gagner plein de lots.
Ma mère allait souvent tenter sa chance, elle gagnait
parfois de petits lots, mais aussi des kilos de sucre qu’elle entassait dans
son placard.
Il y avait des concours de boules, des courses pour
enfants, la musique attirait tous les clients.
Mais, c’était le soir que la fête s’animait, avec tous
ces couples qui dansaient.
Arrivait enfin le moment de bonheur, pour ma mère,
elle allait s’inscrire pour le concours de la mazurka
à l’ancienne.
Ce moment attendu par les spectateurs qui
applaudissaient les candidats.
Lorsque la danse commençait avec des applaudissements,
ma mère entrait sur la piste au bras de son mari.
Cette femme qui pesait 80 kilos, dans les bras de mon
père était légère comme un oiseau.
Il fallait voir ces jeux de jambes de cette mazurka,
surtout les jambes de mon père.
Sous les cris de joie des spectateurs ils gagnaient
chaque fois le premier prix.
Ils me racontaient qu’au village, ils dansaient
souvent, des valses, des polkas et des mazurkas.
Surement qu’aujourd’hui, ces danses oubliées, ne sont
là que pour faire rêver.
Orso
en souvenir de ma mère.
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