vendredi 30 mars 2018

SES ODEURS

SES ODEURS

Vous devez vous dire :
il y a Paul qui radote,
lorsqu’il parle des odeurs,
lorsqu’il vous raconte
qu’il se souviens….
On peut se souvenir
d’un baiser, d’une caresse,
d’un bonheur ou d’un malheur,
mais il nous dit :
qu’il se souviens des odeurs.

Je crois qu’il se fait vieux,
qu’il écrit n’importe quoi,
il devrait dire adieux
à ses histoires d’autrefois.

Toi, qui le connais bien,
car c’est ton ami,
ton vieux copain,
tu devrais lui dire aussi :
Paul, tu radotes, arrêtes
d’écrire n’importe quoi.

Il ne t’écoutera pas,
je le connais aussi,
il a besoin, je crois,
de raconter sa vie.

Orso






jeudi 29 mars 2018

LES ODEURS


LES ODEURS

Mes amis, ce que je vais vous écrire va vous
sembler ridicule et impossible, mais je me
souviens des odeurs, des odeurs de l’époque,
lorsque je suis revenu dans mon village.
Je dis mon village car c’est celui où je suis né.
D’abord, l’odeur de mon grand-père, l’odeur
que dégageait son costume de velours et la
sueur de sa casquette.
( je sais que vous allez sourire ) mais je continue.
Arrivé dans maison, l’odeur du feu qui brulait et
celle que dégageait la marmite noire, où cuisait
le repas de midi.
L’odeur qui se dégageait de la cave, où étaient
alignés les fromages sur des étagères et la
charcuterie pendue.
Même l’âne avait son odeur.

Aujourd’hui, ces odeurs ont disparues, je ne les
ai plus retrouvées lorsque je suis revenu au village,
il y a cinq ans.
Une seule est restée, celle du maquis, elle est
particulière, avec ce mélange de plantes et de fleurs.

Sans doute qu’il vous faudra attendre vos vieilles
années pour comme moi, retrouver les odeurs du passé.

Nous sommes en 2018, j’ai 92 ans et elles sont toujours là.

                                                     ORSO




IL M'EN RESTE

IL M’EN RESTE
Je veux parler de mes souvenirs,
ceux que je voudrais écrire,
ceux que j’ai gardés depuis
longtemps,
un voici un maintenant :
Imaginez, un vieux grand-père,
dans son costume de velours,
sa casquette noire
avec sa sueur autour.
Il sentait la Corse,
celle du maquis,
son odeur est encore ici.
Ici c’est cette photo, accrochée
devant mes yeux,
je peux lui parler,
il semble me répondre,
ma grand-mère à coté,
semble me regarder.

Je remonte en arrière,
je suis avec eux,
dans leur vieille chaumière
devant le feu.
J’écoute les histoires,
les histoires inventées,
celles qui duraient longtemps
et ne finissaient jamais,
car je m’endormais.
Mon grand-père, lui
avait toujours à faire :
aiguiser son couteau,
alimentait le feu,
je n’avais pas d’appareil,
pour prendre une photo,
mais cette image est dans
ma tête plus belle
et plus claire
qu’un joli tableau.

Pour comprendre mon récit,
fermez les yeux
pour arriver jusque à eux.

Orso




vendredi 23 mars 2018

MON POETE

MON POETE

Surtout, n’arrêtez pas sa plume,
ni son regard vers le ciel,
c’est mon poète qui rêve
en écrivant ses vers.

Il semble chercher dans les nuages,
certains mots difficiles à trouver,
pour remplir les pages de son cahier.

Il adore le silence, celui qui vole
autour de lui :
douze coups sonnent ;
c’est minuit.

Alors, les mots arrivent,
se bousculent même,
il n’a qu’à choisir
pour écrire son poème.

Il va l’envoyer
à ceux qui les aiment,
les autres vont s’envoler
par la fenêtre…….

Voyez comme c’est facile,
en lisant mon écrit,
mais il faut, c’est utile
rêver comme lui.

ORSO


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jeudi 22 mars 2018

LE BAISER

LE BAISER

Ce n’est pas celui
qui claque sur la joue,
ni celui qui l’effleure,
ce n’est pas celui
que l’on emploie
 tous les jours
pour dire bonsoir
où dire bonjours.
Je voudrais vous parler
d’un baiser,
celui que j’ai conservé,
dans ma mémoire,
c’est le plus doux,
c’est le plus tendre.

C’était la rentrée,
j’avais dix ans,
nous étions assis
sur le même banc,
j’admirais ses cheveux
et son joli cartable,
elle rangeait ses cahiers
et ses crayons,
elle avait un plumier
où était écrit son nom.
Elle me regardait
par-dessous ses paupières,
me jugeait surement,
elle m’a dit : je m’appelle
Jacqueline, quel est votre
prénom ?
j’hésitais pour lui dire
et en baissant les yeux :
c’est Gaston,
Elle a éclaté de rire
et pour me consoler
m’a  embrassé.

C’était un petit baiser
il est encore là
dans ma mémoire,
c’était le plus doux,
c’était le plus tendre.

Orso

NE CHERCHEZ PLUS

NE CHERCHEZ PLUS
Le vitrier des rues,
ni la matelassière,
les tondeurs de chiens
ont disparus,
plus de chanteurs des rues.
Ne cherchez plus les
bohémiennes qui :
lisaient votre avenir,
où sont passés les
hirondelles qui se posaient
sur les fils.

Où est parti le garde champêtre,
avec son tambour,
sa moustache et sa trompette,
je me souviens de lui toujours.

Il y avait  les fêtes de
quartier avec les aubades,
les fifres, les tambourinaires
qui sifflaient  toujours
le même refrain.

Qui a cassé le four de ma
grand-mère,
celui où elle cuisait son pain,

qui a tué tous les coqs
qui chantaient le matin.

Qui a brisé  ce passé
magnifique,
où on dansait, on riait,
il y avait de la musique,
dans tous les quartiers.

ORSO







lundi 19 mars 2018

LA CHANSON DU BERGER

LA CHANSON DU BERGER

Il chantait comme son père,
c’était une vieille chanson,
qu'il avait apprise par mon grand-père,
elle n’avait pas de nom.

Je chante pour me tenir compagnie,
car je suis toujours seul,
seul avec mes brebis
qui la connaissent par cœur.

Si elles savaient chanter,
elles chanteraient avec moi,
cette vieille chanson,
d’autrefois.

Tout le village la connait,
on la chantait à l’école,
on la fredonnait,
car elle n’a pas de paroles.

Le berger du village voisin,
voulant imiter son ami,
a voulu essayer
et la chanter aussi.

Ce fut une rigolade,
il chantait n’importe quoi,
sauf les paroles
qu’il ne connaissait pas.

C’était l’histoire d’une chanson,
qui n’avait pas de paroles,
mais aujourd’hui,
ceux qui gardent les
les moutons,
la chante encore.

Je voulais connaître la vérité,
j'ai demandé à un vieux berger,
c'était son grand-père
qui lui avait avoué:
les  paroles étaient tellement belles,
que le mistral les avaient emportées.



Orso







dimanche 18 mars 2018

LA DISPUTE

DISPUTE

En principe, lorsque je
me promène,
c’est le calme et le silence,
ce matin, j’ai entendu
des voix, une dispute….. !!!

Qui, de bon matin,
vient troubler ce calme ?
je ne voyais rien,
puis la chute d’une
branche sur mon chemin.
Emporte ton nid, avec toi,
c’était le chêne  qui criait,
je n’aime pas les chouettes,
pose le sur l’amandier.

Et pourquoi, chez moi,
parmi mes belles fleurs,
je ne veux pas de ton nid,
chouette de malheur.

Il est temps que je trouve
un endroit pour  pondre
 mes œufs,
dites-moi, mes amis :
où puis-je poser mon nid ?

Vas chez  la vieille sorcière,
celle qui a les cheveux gris,
elle adore  les chouettes
surtout ses  petits…….

ORSO


MON ENCRIER

MON ENCRIER

Mes amis, versez-moi encore
un peu d’encre dans mon encrier,
regardez, il est presque vide
et j’ai encore des poèmes à écrire.

Il me faudrait aussi une plume,
la mienne est trop usée
et un nouveau costume
pour m’habiller.

J’avais dit : tu arrêtes à 90 ans,
mais j’ai encore dans ma tête
les souvenirs de ma jeunesse,
je voudrais les écrire maintenant.

Car ils sont merveilleux,
c’était une autre époque,
nous étions tous heureux
sans avoir peur de l’autre.

Mes amis, je vous souhaite de vivre
encore plus longtemps que moi,
d’avoir cette envie d’écrire
et même quelques fois
de faire un peu pleurer
et surtout de faire beaucoup
rire.

ORSO








VOS RÊVES

VOS RÊVES

Je voudrais connaitre vos rêves,
savoir ce que votre cœur attend,
venir avec  mes poèmes,
le combler de mots charmants.

Des mots que vous attendez
depuis toujours,
des mots qui n’existent pas,
ces mots remplis d’amour,
je les inventerais pour vous.

J’irais les chercher
au bout du monde,
car ces mots sont cachés,
je les volerais même
pour vous les apporter.

Ils seront chauds et tendres,
car ils vivaient au soleil,
traduis dans notre langue,
vous les murmurer à l’oreille.

Voici un poème étrange,
il est écrit pour vous,
saurez-vous comprendre,
ce poète un peu fou ?

Orso