mardi 8 octobre 2019

LE POÈTE PERDU

  LE POÈTE PERDU

On le voyait dans son coin,
près du grand lavoir,
il ne demandait rien,
on passait sans le voir.
Il avait encore sa veste,
son pantalon de velours,
de vieilles chaussettes
avec des trous partout.
Il regardait autour de lui,
espérant reconnaitre un ami,
qui, avant, chantait avec lui.
Il fredonnait quand même,
avec sa petite voix,
les chansons, les poèmes,
qu’il chantait autrefois.
 
Un matin, une colombe grise
s’est posée sur son bras,
il l’a entendu lui dire : 
mon ami me voilà,
il faut chanter encore,
je chante avec toi.


Alors, comme un ressort,
il s’est levé
et dans un ultime effort,
il s’est mis à chanter.


Les passants s’arrêtaient
encore près de lui,
ils avaient reconnu
le poète perdu.


Orso le 16 mai 2013.

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