jeudi 28 juin 2018

PETIT BONHEUR

PETIT BONHEUR

Pour un petit, il suffit :
 une simple chaumière,
une cheminée allumée,
la présence
 de ma grand-mère
qui me caresse avec
ses mains ridées.
La soupe
qui cuit lentement,
qui dégage une odeur
unique,
mon grand-père,
près de moi,
qui me regarde
tendrement.
Nul besoin de télévision,
ni de publicité,
un regard vers l’horizon,
vers ce maquis parfumé.
Pas besoin de voiture,
pour se déplacer,
il suffit d’une mule ;
elle  connait les sentiers.

Le jardin est rempli
de légumes et de fruits,
 l’olivier  nous donne
son huile pour cuisiner
et la chèvre  docile :
 son lait.

Voici un bonheur
tout petit, tout simple,
je me souviens,
c’est dans mon village
que j’ai connu  le mien.

ORSO













MAMAN

MAMAN

On vient de me dire que
La Poste se modernise,
que le courrier arrive
partout,
pour t’écrire et te dire :
viens me voir un jour.

Tu es partie trop vite,
sans m’expliquer
le secret de ta cuisine,
dont j’ai gardé le goût,
ni ta prière Divine
qui guérissait presque tout.

Je te dirais combien
je t’aime,
après tout ce temps,
je n’ai pas su
te le dire avant.

Je te le dirais mille fois,
pour me rattraper,
je t’embrasserais
sans m’arrêter.

Tu viens la nuit,
 dans mes rêves,
tu me caresses parfois,
mais je voudrais
te sentir, me toucher
comme autrefois.

Aujourd’hui j’ai 92 ans,
je pense à toi
tous les jours,
 Maman.

Paul






dimanche 10 juin 2018

MINUIT

MINUIT

C’est mon heure,
mon moment pour écrire,
 je l’attendais,
devant ma page blanche
de mon petit cahier.

Comme une porte qui s’ouvre,
comme un courant d’air,
je reçois un grand souffle,
rempli de mots pour mes vers.

Certains se bousculent,
voulant arriver les premiers,
pour se poser sur les pages
de mon vieux cahier.

Dans le silence de la nuit,
il faut choisir un thème,
une histoire jolie
pour écrire un poème.

Cette nuit, c’est un souvenir,
qui refait surface,
comment l'oublier?
je vais vous l’écrire
pour laisser sa trace.

C’était dans la pénombre,
une veilleuse allumée,
j’attendais qu’elle vienne......

Elle fredonnait une berceuse,
O ! Ciucciarella
toujours la même,
en caressant ma joue,
avec ses mains chaudes
et poser un baiser
sur mes paupières
 closent.
Je suis certain que d'autres corses
que moi, se souviennent.

Orso




dimanche 3 juin 2018

PARTIR

PARTIR

Il avait préparé un petit bagage,
composé d’objets pas trop lourds :
un peu de linge de rechange,
son bâton
et son costume de velours.

On lui avait dit
qu’il y avait un village,
où les gens sont gentils,
où les gens partagent.
On lui avait dit
qu’il y avait une fontaine,
où l’eau coulait toujours,
qu’il y avait même
des fleurs tout autour.
On lui avait dit :
emportes ta plume
et ton vieux cahier,
tu vas pouvoir écrire
à l’ombre des marronniers.
On lui avait dit :
qu’il y avait la nature,
avec ses couleurs,
 son silence
et surtout le parfum
de la lavande.
On lui avait dit :
tu verras le Verdon,
qu’il y avait dedans
plein de poissons.

Il allait s’en aller,
bien décidé
a quitter sa maison,
il s’est réveillé
couché sur son paillasson.

ORSO