LES OLIVES NOIRES
Cela se passe pendant la guerre, celle de 40.
Roger et Antoine travaillaient à l'arsenal de Toulon à l'atelier de la
chaudronnerie.
Roger habitait à La Farlède, un village près de Toulon. Ses parents
possédaient une petite propriété où il y avait quelques oliviers et chaque
année, sa mère préparait une jarre d'olives noires délicieuses.
Tous les matins, elle préparait le petit casse- croute de son fils, une
tranche de pain et quelques olives noires enveloppées dans du papier gris.
Dans leur atelier, Roger et Antoine travaillaient sur le même établit.
Vers 8 heures, Roger sortait son paquet d'olives et son petit bout de pain.
Antoine le regardait avec envie, car lui n'avait qu'un petit morceau de
pain.
-Dit, dit, dit, Ro, Ro, Roger, t'as, t'as, tas pas qua, qua, quatre olives?
( vous avez deviné Antoine était bègue )tu en prends deux ou trois, mais attention, caches-toi.
-D'a, d'a, d'accord.
Et Antoine, chaque matin, recommençait .
Roger, avait un voisin qui avait deux chèvres, c'était son ami Robert.
-Dis Robert, je vais jouer un tour à mon collègue de travail, je vais
prendre quelques pètes de ta chèvre.
-Que vas-tu en faire?
-Je te raconterai.
Il prépara les pètes comme sa mère préparait les olives et mis le paquet
dans musette.
Au moment du déjeuner, Roger tardait à ouvrir sa musette.
-Ro, Ro, Ro, Roger, t'as pas faim?
-Non ce matin, je suis un peu barbouillé, je mangerai plus tard.
-Je, je, je , je peux?
-Oui
Toine s'est précipité vers la musette de Roger, pris quelques (olives )
dans sa main et alla se cacher pour les déguster.
Au bout d'un petit moment:
-Ro,Ro,Ro, Roger, pour, pour quoi, il, il, il n'y, n'y a pas de pignons ?
Tous les voisins de l'atelier avaient été avertis par Roger et ce fut une
belle rigolade.
Depuis ce jour, Toine ne demanda plus d'olives à Roger.
Juin 1998
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