jeudi 30 novembre 2017

MON LONG CHEMIN


MON LONG CHEMIN

J'ai marché longtemps
sur ce long chemin,
j'ai 91 ans,
il faut faire mon bilan.

J'avais les cheveux noirs ,
maintenant ils sont blancs,
j'étais plein d'espoir,
j'avais de belles dents.

On m'a appris à lire,
 à écrire, à compter,
à l'école des Routes,
puis, au lycée, mon métier.
Ma mère m'avait dit:
l'instruction, c'est bien beau,
c'est un métier qu'il te faut.

J'en ai fait plusieurs,
tout au long de ma vie,
j'ai buché pendant des heures,
avec mon ami.
J'ai même enseigné
j'ai même été Maire,

j'ai aussi péché 
dans cette belle rivière.

J'ai vécu près de la Nature,
pendant 20 ans,
je revoie ses images,
tout le temps......

Mes cheveux s'envolent,
mon oreille m'abandonne,
je marche difficilement,
je suis un vieux bonhomme.
Mon bâton, c'est l'écriture,
avec elle je fini mes jours
et avec ma Muse,
je vous écrit tous les jours.

Ce matin, je fais mon bilan,
car il faut tenir les comptes,
en pensant souvent
à nos belles rencontres.
Elles sont mes amies,
je leurs écrit souvent,
elles me répondent
en m'encourageant.

J'ai plein de poèmes
dans mon tiroir,
ils attendent qu'on vienne
les voir.
On va y trouver:
mes souvenirs, 
mes amours, mes colères,
tout ce que j'ai écrit
pendant ma vie entière.

Voici mon bilan,
sans aucun chiffre,
c'est là ma vie
qui est inscrite.

Orso




mercredi 29 novembre 2017

LETTRE A ERNEST

Lettre à Ernest

Depuis quelques jours,
je t’observe, je suis inquiète,
tu marches lentement,
tu souffles, tu rouspètes,
ne meurt pas maintenant !!!!!


Tu as 80 ans, tu es encore jeune,
car si tu t’en vas,
comment ferais-je ? 
Qui sortira la chien sous
la pluie et le froid ?
qui fera la vaisselle ?
qui coupera le bois ?
qui conduira la voiture ?
qui apportera l’argent ?
je t’en supplie,
ne part pas maintenant.

Les gens sont méchants,
ils disent que je ne fais rien,
que je me maquille,
que je veux rester jeune
pour paraître ta fille.
ne les écoutes pas,
ne me quittes pas........

Rosalie



mardi 21 novembre 2017

LES GRENIERS


LES GRENIERS
Dans les maisons modernes,
il n’y a plus de greniers,
chez ma grand-mère,
j’allais souvent fouiller.

Elle disait : il ne faut rien jeter,
on ne peut jamais savoir…
il fallait tout garder,
il y avait un grenier……

Vous, enfants de la ville,
connaissez-vous les greniers ?
ils sont inutiles,
car on peut tout jeter.

Jeter dans les décharges,
elles remplacent les greniers,
il y a des gens de tous âges
qui viennent pour fouiller.

C’est dans ces greniers modernes,
où sont entassés pêle-mêle
les souvenirs des vieilles maisons,
les tables, les chaises,
les photos des ancêtres
et les anciens jupons.

Adieu, greniers de mon enfance,
il n’y a plus de place pour vous,
mais lorsque je monte au village,
celui où je suis né,
je vais dans le grenier
retrouver mon passé.

ORSO









samedi 18 novembre 2017

DEUX MOTS





DEUX MOTS 
Deux mots sur cette photo,
où on voit mes grands-parents,
elle, parait soumise, lui, dominant.

La vérité est toute autre,
ce petit bout de femme,
décidait de tout,
lui, ce grand bonhomme
filait tout doux.

Ce fusil, qu’il montrait
fièrement,
il s’en est jamais servi,
c’était seulement
pour la photo,
montrant à mon père
son joli cadeau.

Ce que vous ne voyez pas,
c’est le bonheur et la tendresse
chez mes deux ancêtres,
tout est encore là, chez moi,
malgré ma vieillesse,
j’ai quatre-vingt-onze ans.


ORSO LE 7 NOVEMBRE 2017








DERNIER REGRET


DERNIER REGRET

Elle avait ses années sur ses épaules
et les épaules un peu voutées,
mais son jardin était l’plus beau,
du temps qu’elle savait lui donner
et c’est à force de la voir courbée
en deux à travailler,
que j’ai mesuré son pouvoir
de faire de sa vie un verger.
Il y avait dans sa maison
le souvenir du temps passé,
les odeurs de chaque saison
et mille rêves dans son grenier.
Elle donnait, sans jamais compter,
de la patience et des sourires
et j’me souviens avoir aimé
trouver ses bras pour m’endormir.
Elle s’en est allé un peu trop vite,
avant que mon cœur n’ait eu le temps de grandir,
alors, je lui donne, très longtemps après,
comme un post-scriptum, un dernier regret.
Les mots que l’enfance n’a pas su lui dire :
petite mère, si tu savais, combien je t’aimais !
Elle me montrait le bon chemin,
où je devais poser mes pieds,
en serrant sa main dans ma main,
je n’ai jamais eu peur de tomber ;
et c’est à force de la suivre,
comme son ombre et son trésor,
que ma vie a pris ses racines,
où ma vie s’enracine encore.
Elle s’en est allé un peu trop loin,
avant que je n’apprenne que tout a une fin.
Alors j’ai choisi un dernier cadeau,
avec du retard, je lui ai trouvé les mots,
que l’enfance cachait sans savoir lui offrir :
petite grand-mère, si tu savais combien je t’aimais.
Elle était fée ou magicienne
et son héritage n’était que tendresse,
qu’elle me pardonne si, longtemps après,
comme un post-scriptum, un dernier regret,
il me viens les mots que je n’ai pas su lui dire :
Petite grand-mère, si tu savais combien je t’aimais.

BARBARA DESCHAMPS