vendredi 17 janvier 2014

MON PARRAIN

MON PARRAIN
La coutume, en Corse, comme surement dans d'autres endroits, voulait que l'on appelle  les enfants qui naissaient du prénom des grands-parents en leur mémoire.
Donc, lorsque ma grande sœur Sophie est née, on la prénommée Sophie, le prénom de la mère de mon père.
lorsque mon frère Dominique est né on l'a prénommé Dominique, le prénom du père de mon père.
Lorsque mon frère Jean est né, on l'a prénommé Jean-Etienne, le prénom du père de ma mère.
Lorsque ma sœur Ursule est née, on l'a prénommée Ursule, le prénom de la mère de ma mère.
Lorsque je suis né, il fallait trouver un " parrain ", mon père avait un cousin germain qui habitait le village voisin, qui se prénommait: Ours Paul et je fut baptisé Ours Paul.
Lorsque je suis revenu au village, j'avais 10 ans, mon "  parrain " ayant apprit mon arrivée est venu voir ma mère pour lui demander, s'il pouvait venir me chercher le lendemain pour déjeuner avec toute la famille. Bien sur, ma mère accepta.
Je fut reçu comme un prince, ils avaient sorti leur plus belle vaisselle et leur argenterie.
Lorsqu'il me ramena, le soir, il demanda à ma mère, s'il elle permettait que j'aille avec lui, le lendemain à Bastia où il avait des courses à faire.
Ma mère donna son accord.

Il est arrivé avec son cabriolet, et nous voici partis pour Bastia.
Tout le long du chemin, j'admirais ces beaux paysages et après avoir fait ses achats et déjeuné chez un de ses amis, nous avons pris le chemin du retour, c'était le soir et la nuit commençait à tomber.
Lorsque nous sommes arrivés au croisement de nos villages, il a arrêté son cabriolet et me dit: Allez Orso, tu es grand maintenant, tu vas pouvoir rentrer seul et il claqua son fouet pour repartir.

Je me suis retrouvé seul à 10 ans, il fallait faire deux kilomètres pour rentrer  chez nous.
J'avais peur car je ne voyais presque rien, les châtaigniers avaient des formes bizarres et j'avais peur aussi des vaches sur la route.
En arrivant, enfin chez nous, j'étais pâle et je tremblais de peur.


Mon grand-père, me voyant dans cet état, pris une grande colère et son fusil, il voulait aller tuer ce  " parrain ".

Ma grand-mère et ma mère ont réussis  à le calmer et il m'a fait jurer de ne plus revoir ce " parrain ".

Je suis retourné plusieurs fois au village, mais je n'ai jamais revu ce " parrain ".

Cette histoire est absolument vrai et je suis heureux de vous l'avoir racontée.

                                                         Ours Paul Sialelli







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